22/09/2010

Actes racistes à Strasbourg : ça suffit !

COMMUNIQUE

Depuis le début de l’année, de nombreux actes racistes, xénophobes, islamophobes, antisémites, ou plus largement touchant telle ou telle catégorie d’individus, ont été commis à Strasbourg. Le domicile de Roland Ries, maire de la ville, a été marqué de tags racistes et islamophobes en janvier. Puis, il y a eu une succession d’actes violents tout au long de l’année, touchant tour à tour, une personne de confession juive, qui a été agressée physiquement place de l’homme de fer, des tombes juives puis musulmanes dans les cimetières de la ville, qui ont été profanées, et plus récemment la camionnette d’un commerçant vendant des produits halals, taguée d’inscriptions islamophobes. Hier, c’est le directeur du cinéma public L’Odyssée, d’origine turque, qui a vu ses voitures brûlées et son domicile tagué de croix gammées.

Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive, seuls les actes les plus médiatisés ayant été relevés. En fait, il ne se passe pas une semaine sans que, dans un quartier de Strasbourg, une personne ne soit agressée, soit verbalement, soit physiquement, par des individus haineux et intolérants, qui veulent lui faire du mal parce qu’elle ne correspond pas à leur « norme ».

La section strasbourgeoise de la Ligue des Droits de l’Homme exprime une nouvelle fois son indignation et condamne avec la plus grande fermeté les auteurs de ces actes intolérables.

La situation ne cesse de se dégrader, soumettant certains habitants à une nouvelle forme d’insécurité grandissante. Nous disons « ça suffit ! », il n’est pas acceptable, qu’au début du XXIème siècle, on puisse se sentir en danger dans les rues de Strasbourg, du simple fait d’être musulman, juif, noir, d’origine étrangère ou homosexuel. 

La Loi interdit heureusement tout acte haineux à l’encontre de telle ou telle catégorie d’individus. Cependant, il apparaît qu’il est extrêmement difficile pour la police de retrouver les agresseurs… Ainsi, nous espérons qu’elle mette et mettra tout en œuvre pour les arrêter, afin qu’ils soient jugés et punis. C’est comme cela que l’on pourra dissuader les extrémistes de commettre ces actes graves.

Parallèlement, dans le contexte national de stigmatisation de populations à des fins politiciennes, nous appelons les citoyennes et les citoyens à résister. Il s’agit de brandir haut les valeurs qui sont chères dans notre pays, la liberté, l’égalité, la fraternité, mais surtout la tolérance. Dans les discussions quotidiennes, les actes de la vie de tous les jours, il s’agit de montrer que l’on tient au vivre-ensemble et à la mixité culturelle. Car il en va de la cohésion de la société. Il faut aussi refuser la radicalisation des discours, parfois à la limite de la légalité, qui ne font qu’encourager les malfaiteurs à recommencer, ou qui légitiment parfois un premier passage à l’acte.

A Strasbourg, comme ailleurs en France, il n’y a pas de place pour ceux qui veulent s’en prendre aux fondements de notre société. Pas de place pour l’intolérance, la haine et la violence.

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